13 juillet 2016
Est ce que vous saviez qu'on avait du liquide lymphatique et que ce liquide est éliminé par la gravité ?
Donc quand on est allongé pendant une semaine, on ne l'élimine pas . Résultat à mon réveil j'avais les mains comme des gants de boxes et j'avais pris 20 kg de liquide partout dans la corps.
En plus avec la fonte musculaire je ne pouvais pas plus du tout bouger.
Je pouvais à peine lever la main. Je ne pouvais pas appeler l'infirmière : impossible d'appuyer sur la sonnette, encore fallait il que l'infirmière ait pensé à me la mettre dans la main , car je ne pouvais pas tendre le bras.
J'étais très désorientée au réveil, je ne savais pas si j'étais encore dans mon cauchemar ou dans la réalité.
Heureusement ma famille a été super. Mes soeurs ont été d'une patience extraordinaire. Ma soeur est infirmière, elle a pu donc m'expliquer les choses calmement et simplement. Me répéter 20 fois la même chose sûrement avant que je comprenne. Elle a réussi à me rassurer un peu.
J'avais encore les tuyaux et je ne pouvais pas parler. c'était insupportable de se sentir mal et de ne pas pouvoir l'exprimer.
A cause des cauchemars ou des produits chimiques qu'on m'avait injectée je n'arrivais pas à dormir. Les journées et les nuits sont longues quand on ne dort pas et qu'on a rien à faire. Qu'on ne peut rien faire, qu'on ne peut pas se remettre bien tout seul.
Les infirmières qui courent et les bips des appareils.
J'attendais l'heure des visites de ma famille avec impatience et j'étais terrorisée de savoir qu'ils allaient repartir après, et me laisser sans défense.
Et puis les docteurs qui rentrent, qui vous auscultent comme une pièce de boucher. Ils se réjouissaient de mon réveil alors que j'étais malheureuse comme les pierres, complétement perdues.
Et puis une infirmière s'est occupée de moi. Je ne me rappelle pas de son prénom. Elle a été douce et gentille avec moi. Elle a saoulé le docteur jusqu'à ce qu'il accepte de m'extuber.
Pouvoir respirer et avaler ma salive normalement.
J'étais tellement contente. Le début de la délivrance.
Et mon premier verre d'eau. je n'ai jamais bu de l'eau aussi bonne. J'aurais pu boire une carafe (mais fallait pas car ma déglutition était pas encore revenue normale
Je pouvais parler mais je ne parlais pas assez fort, ma famille ne me comprenais pas.
Je ne dormais toujours pas.
J'ai eu ma première séance télé je n'arrivais pas à changer les chaînes mais j'étais tellement contente d'être assise et de voir autre chose que le plafond.
Je n'ai pas tenu longtemps, impossible de tenir mon dos.
Dès que j'ai pu parler, ma famille a été rassurée, j'avais eu des saignements dans le crane à cause des hémorragies et avec la sédations on ne sait jamais, mais j'étais toujours la même, avec les même blagues et mon addiction au chocolat chaud.
Je n'avais pas encore compris que j'avais eu de la chimio, je ne savais pas ce qui m'attendais. Et on ma transféré à l'igr en réanimation pour suivre mes constantes et guérir mon cancer.
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